Réponse aux questions de l’association FRAPNA

4 juin 2012
Réponse aux questions de l’association FRAPNA

Cher Monsieur Francis MENEU, Président FRAPNA Isère,

En réponse à votre courrier du 30 mai dont nous vous remercions, nous vous déclarons que nous saluons votre initiative et la qualité des documents l’accompagnant. Nous rejoignons dans la très forte majorité les propositions qu’il contient. Toutefois, nous vous proposons, ici plus bas, quelques réflexions issues du bon sens économique et quelques mesures variantes.

Sachez, tout d’abord, que nous sommes soutenus par CAP21. Candidat élevé sous René Dumont et ayant eu l’immense chance d’avoir reçu une éducation de prestigieux tenants de la cause environnementale, tels que les Cousteau, Tazieff, P.E Victor, je me range sous le vocable d’écosophe. Nous considérons que l’écologie n’est ni de gauche, ni de droite mais « devant », c’est la sagesse, et que toute croissance se doit d’être soutenable et que tout développement se doit d’être durable. Candidat issu du monde de l’entreprise, depuis mon accession à des postes de direction, puis à celui de chef d’entreprises, innovantes  de surcroit, je m’attache depuis 20 ans à appliquer des principes de « responsabilité environnementale », économie d’énergie, tris et récupération des déchets, etc … Le nouveau bâtiment de mes entreprises en sera un exemple concret.

Tout d’abord sur votre questionnement précis concernant les 7 points pour lesquels notre avis est sollicité, nous vous répondons comme suit :

–          Sur la biodiversité : considérant que nous, l’animal « humain », ne devons pas nous prendre pour un dieu supranaturel mais élément du fragile équilibre que l’évolution a bâti depuis l’origine de la vie, nous considérons que nous de nous devons humblement admettre que l’état de nos connaissances est très faible et qu’avant de décider de modifier par nos actions intrusives et probablement irréversibles, nous devons commencer par apprendre la biodiversité de nos territoires et les mécanismes des équilibres. Tout aménagement au profit de l’humain doit se faire au moindre impact. Obligation doit donc en être faite aux politiques publiques.

–          Sur l’exploration et l’exploitation des gaz et pétroles de schiste : dans le prolongement des principes évoqués ci-dessus, nous considérons que la connaissance actuelle est limitée à la facturation hydraulique. Les cas connus, à l’étranger, ne sont pas des exemples à reproduire. Réalistes, nous sommes conscients que l’humanité aura un besoin croissant d’énergie et que son coût sera de plus en plus élevé et qu’aucune solution miracle n’existe. Il convient donc de se donner la connaissance de toutes les options possibles. En ce sens, de culture scientifique, nous devons nous donner la possibilité d’étudier et d’explorer, avec précaution, toute possibilité d’énergie et les méthodes envisageables. Ceci acté, il me semble que la recherche dans ce domaine devrait être publique et confiée à un organisme adapté. A notre sens, il semble que le plus compétent serait l’IFPEN (Institut Français du Pétrole et Energies Nouvelles). Que les grands champions industriels nationaux soient associés à ces travaux de recherche est indispensable, mais il faut que la puissance publique soit maître d’œuvre afin de garantir le bien commun, l’intérêt général et le respect des écosystèmes. Concernant l’exploitation éventuelle ultérieure pour la ou les méthodes qui auraient donné des résultats probants, à notre sens, cela relève du débat national de type « Grenelle de l’Energie » et doit être soumis à la Représentation Nationale dans la recherche d’un équilibre puis à referendum. Le code minier devra être dépoussiéré et revu de fond en comble à cette occasion.

–          Sur l’aménagement du territoire et l’approvisionnement énergétique : spécifiquement dans notre circonscription, très rurale dans la plus vaste partie de son territoire et urbanisée dans ses zones sud et nord, avec une forte présence de flux d’eau en sous-sol et au sol, nous devons être très vigilants à éviter tout mitage et artificialisation des sols par d’innombrables lotissements champignons en périphérie des villages historiques. Devant la quantité impressionnante des logements anciens en pisé et autres, vides et en vente, nous devons pousser les feux de la réhabilitation. Ceci doit se faire par le SCOT et les PLU. C’est donc de la responsabilité des élus locaux. L’élu national doit quant à lui utiliser l’allocation ou la restriction des ressources par le vote du budget et la fiscalité et donc par la Loi de finance. Concernant la transition énergétique, c’est une telle évidence que le sujet est pour nous un élément indispensable de la politique nationale. En ce sens, les propositions de 2007 sur la gouvernance de l’Etat par la création d’un vaste Ministère d’Etat ou « vice-premier Ministre » équivalent est indispensable. Voir plus haut le « Grenelle » et le « referendum ».

–          Sur l’éducation à l’environnement et au développement durable : nous sommes convaincus que l’EED est une priorité nationale et entre dans le cadre de l’éducation nationale. Ces actions éducatives ne doivent en aucun cas relever des marchés publics.

–          Sur le statut juridique des bénévoles : un statut est requis. Ce ne sera pas simple par rapport aux contraintes et revendications venant des salariés. Il faudrait, à notre sens, intégrer les ressources humaines en provenance du « Service Civil » et aussi, celles venant des contreparties en temps au bénéfice des Associations et travaux d’Intérêt Général qui seront, selon nos souhaits, imposées aux chercheurs d’emplois, en vue de leur intégration à l’effort national de redressement et dans le but de leur mettre « le pied à l’étrier » pour une participation digne et citoyenne à la vie de la Cité et de la Nation.

–          Sur l’eau : c’est un sujet crucial, spécifiquement dans notre circonscription, compte tenu de ses caractéristiques locales et du poids très important de l’activité agricole. En présence de la multitude de


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syndicats des eaux dont le découpage actuel n’est pas cohérent avec celui des communautés de communes, des cantons et des territoires, il faut commencer par une remise à plat de l’inextricable millefeuille administratif, rassembler les multiples organes « compétents » et en réduire le nombre. C’est un sujet local prioritaire pour nous et préalable à toute possibilité de politique cohérente. Les élus se débattent comme ils peuvent, il faut les aider. Ensuite, nous devons veiller par des choix stricts à la protection de la première richesse de ce territoire, l’eau et les sols.

–          Sur l’agriculture : notre choix est clair, il consiste en la promotion d’une agriculture locale et raisonnée, l’imposer à la restauration collective à commencer par les cantines scolaires, et assurer la promotion du bio jusque sur les marchés de nos villages. Devant le poids de cette activité en local, les difficultés des petites exploitations, le manque de jeunes pour reprendre les exploitations des anciens et l’immense lassitude des anciens devant des revenus miséreux, il faudra une politique de mise en valeur des produits locaux. En lien avec ceci, la charte de paysages, pour laquelle les agriculteurs sont des acteurs méritoires devra s’imposer aux SCOT et PLU par un gel de l’extension des terres constructibles avec des réserves foncières dédiées à cette activité.

De façon transversale, et concernant la circonscription, la création de la Réserve Naturelle du Haut-Rhône est un must et aura nos suffrages, le cas échéant, sinon notre soutien total, abstraction totale de tout coût électoral négatif éventuel. Ceci va de pair avec la tenue d’ « Etats Généraux des Transports » pour gérer l’irrigation des territoires, l’accès collectif aux bassins d’emplois alentours, de façon respectueuse et sage : tram-train, aménagements routiers par demi échangeurs manquants de type stop bouchons, etc … Dans le même registre, la carence totale en infrastructures numériques, médicales, hôtelière et de loisir est à notre programme de nos priorités locales.

Sachez, enfin, que nous sommes pour « une toute autre façon de faire de la politique » : ni absentéisme, ni vote « godillot », et que le suppléant puisse travailler à temps plein, pendant toute la mandature de l’élu et soit son double, à Paris et en circonscription, ce que l’attaché parlementaire, non élu, ne peut pas avoir comme mission de droit.

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