Renaud de LANGLADE

Une enfance à Paris et une jeunesse souvent à l’étranger,

Né le 22 novembre 1961, j’ai grandi à Paris dans le 15ème, puis à Pontoise à l’Ecole St Martin. J’en ai reçu l’esprit et une éducation stimulante et Européenne, fortement agrémentée de multiples séjours d’études en Angleterre, en Allemagne et aux USA. Après un baccalauréat scientifique, les classes préparatoires et les concours, je suis rentré à Télécom, un secteur en pleine évolution à l’époque. Avec mon diplôme en poche, à 24 ans, j’ai été recruté dans le renseignement scientifique et économique et expédié aux USA pour 2 ans bien pleins. Placé sous l’autorité du Secrétaire de l’Ambassade, Dominique de Villepin, j’ai vécu de près les choix politiques de la France en cohabitation, ceux de Jacques Chirac, en défendant la mise en place de la « réciprocité », imposant à François Mitterrand, l’idée d’appliquer des visas aux Américains jusqu’à ce qu’ils acceptent que les Français en soient eux aussi exemptés, 5 mois plus tard. J’ai vu la promotion d’Airbus et sa première commande par Northwest Airlines sous les huées de la presse américaine, et, en représailles, les barrières dressées aux produits agricoles français : privé de roquefort !

Une carrière au service de l’Entreprise et de l’innovation, une entrée dans les milieux associatifs professionnels.

Après mon retour des USA, en 1987, je suis embauché par Thomson et découvre l’Isère. J’épouse l’Italie, qui me donne 3 enfants et la compréhension de l’italien.

Puis, je prends la responsabilité d’ouvrir le bureau commercial et technique d’un fournisseur japonais, stratégique pour l’industrie nationale de la microélectronique. Pendant 16 ans, j’apprends le sens pratique, le goût de la qualité, mais aussi la gestion, l’éthique, l’esprit d’équipe, le respect scrupuleux de l’expérience et une base de japonais. Je mets ceci au service de l’industrie française de la très haute technologie, spécifiquement celle de l’Isère, que je parcours à cette occasion. Je découvre aussi toute l’Asie et suis témoin de l’évolution de ses compétences.

Au cours de cette période essentielle et si riche, je retiens des enseignements et souvenirs aussi nombreux que marquants sur la position exceptionnelle de la France sur la scène internationale, celle de notre audace par ses prises de position contre la guerre en Irak en février 2003, celle du phare de l’humanité applaudie partout dans le monde.

En 2003, en pleine crise, j’ose plonger dans la création de ma première entreprise, en région parisienne. Puis, en 2005, à la faveur du lancement des pôles de compétitivité, je me lance, toujours bénévolement, dans les actions concrètes en faveur de l’innovation, de la recherche, et de l’environnement.

En 2005, en raison de la défaillance d’un groupe de PME, AcuiTech, Galland, AcuiPlast, je découvre Morestel. Séduit, j’interviens pour les sauver, et m’installe. Et je me souviens très bien de l’aide précieuse des dirigeants du développement économique et des élus des communes concernées, apportée pour le sauvetage de ces entreprises locales (réalisé depuis avec succès et 3 ans d’avance sur le plan) et des emplois. À cette occasion, j’ai été ému par la beauté du territoire, son patrimoine historique et culturel, séduit par l’accueil et l’authenticité des habitants, des commerçants, artisans et récompensé par leur confiance. Puis, je relocalise à St Egrève, et puis aussi à Vézeronce-Curtin, mon entreprise née en Région Parisienne.

De 2005 à 2007, alors que nous vivons le défi de la compétitivité et de l’innovation, la défense du patriotisme économique, la constitution de grands champions internationaux,  je participe à la création une autre entreprise, à Limoges, et qui s’implante en Isère, puis se développe avec succès à Minatec (pôle de compétitivité basé à Grenoble).

Repéré pour mes actions bénévoles dans les associations industrielles sectorielles et par les succès scientifiques de mes entreprises, je suis sollicité par des élus (de gauche à l’Assemblée et de droite au Sénat), pour des travaux de réflexion, sur l’innovation, son financement, les dispositifs en faveur des PME. Arrive 2008, la crise, et un nouvel exode des donneurs d’ordre de l’industrie vers l’Europe de l’Est et l’Asie. Mes convictions se forgent que le robinet de la dette ne peut plus continuer à financer les dépenses courantes, mais je n’ai pas les codes du monde politique, me trouve démuni pour agir et trop occupé à protéger mes entreprises et leurs salariés.

Chef d’entreprises et après ?

Dès 2010, alors que monte une contestation de la façon de gouverner, je suis sollicité sur des travaux d’analyses et d’élaboration de propositions économiques, fiscales, environnementales, sociales et institutionnelles de différents groupes d’élus de l’arc républicain, celui de la gauche moderne à la droite humaniste, en vue des programmes des élections de 2012. Ces deux ans de travaux, tant en Isère qu’à Paris m’ont ouvert les yeux. J’ai pris toute la mesure de l’extraordinaire effort de redressement et de refondation à accomplir. Devant l’urgence de la situation de notre économie et des attentes de nos concitoyens, et, ici, chez nous, de notre ruralité, je me suis fait le devoir de porter ce message, de le défendre et d’en faire la clé de mon action et de mes choix à venir.

Et alors, la conclusion ?

Faute de reconnaître l’irrépressible soif d’alternative et la force de l’indépendance d’esprit, nous avons hérité d’une alternance sanction. Cette fois, nous sommes tenus d’apporter de vraies réponses. Je ne peux plus rester les bras croisés.